- COTTON BELT
- COTTON BELTCOTTON BELLa vieille ceinture cotonnière du «Sud profond» farouchement sécessionniste, très marqué au cours des siècles par le fondement de la civilisation sudiste esclavagiste et par le système de plantation, a longtemps servi d’exemple aux approches géographiques rurales du monde américain reposant sur le principe régional de belts fortement individualisées.Très largement prépondérant au cours du XIXe siècle, le «King Cotton» est en déclin général; ce déclin est lié à la conjugaison d’un certain nombre de facteurs géographiques, techniques, économiques. Le parcellaire, très contraignant en dépit de la réforme agraire, est un obstacle à la mécanisation. L’érosion anthropique du sol reste forte malgré les efforts vigoureux des reboisements. La concurrence des régions occidentales des États-Unis et, plus généralement, mondiale, alliée à l’essor des matières plastiques et des fibres synthétiques ont profondément restreint le champ des débouchés.La ceinture cotonnière s’est ainsi passablement fragmentée: une zone presque continue, courant de la Caroline du Sud aux frontières de l’Alabama, a toujours pour dominante marquée la culture du coton. C’est aussi le cas des bassins de la Pee Dee et du Lumbrer, où le revenu global tiré du coton, bien qu’en déclin, demeure un élément appréciable dans la mesure où il alimente les industries de petits centres comme Fayetteville, Florence ou Rockingham. Sur le littoral de Caroline du Sud et de Georgie, le coton est encore cultivé sur une majeure partie des terres arables à proximité de la forêt, elle-même localisée sur les sols les plus médiocres.Vers l’ouest, en revanche, les méfaits de l’anthonome, insecte dévastateur (boll weevil ), ont contribué à un recul très net des superficies cotonnières, relayées par des productions plus diversifiées (tabac, arachides, melons) et par un élevage original de porcins dans les vallées de la Flint et de la Chattahoochee.Enfin, à l’extérieur de cette ceinture de zones cotonnières, le secteur riverain du fleuve Mississippi, de Memphis à Greenville, possède des sols alluviaux riches et bien drainés, où la saison végétative assez courte résiste aux méfaits du boll weevil .En revanche, parallèlement à cet effritement spatial de la Cotton Belt, sur le plan industriel, les activités cotonnières ont maintenu leur vitalité primitive. Ce sont les premières régions historiquement industrialisées du «Vieux Sud» avec la juxtaposition de trois atouts fondamentaux: le coton, bien sûr, mais aussi les eaux courantes de la «Fall Line» et une abondante main-d’œuvre à bon marché. L’essor des industries cotonnières, très original par rapport aux difficultés croissantes du secteur à l’échelle nationale, se traduit dans l’espace par une multiplication des agglomérations urbaines de moyenne importance comme Charlotte (396 000 hab. en 1990), Kanapolis, Concord, Gastonia et surtout Greenville (58 000 hab. en 1990), pôle industriel textile complet (des machines aux tricots et à la bonneterie).
Encyclopédie Universelle. 2012.